Hypatie d’Alexandrie


IVème - Vème

Égypte

Mathématiques, philosophie, néoplatonicisme, métaphysique, astronomie, éthique, épistémologie, médecine.


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Hypatie d’Alexandrie


Hypatie d'Alexandrie (en grec ancien 'Yπατία / Hypatia) est une mathématicienne et une philosophe grecque d'Alexandrie. Née entre 355 et 370 selon les sources, elle meurt assassinée par des chrétiens en 415, démembrée et brûlée. Son père Théon d'Alexandrie est éditeur et commentateur de textes mathématiques. Il éduque sa fille en l'initiant aux mathématiques et à la philosophie. Elle dirigea l'école néoplatonicienne d'Alexandrie.


Biographie

Biographie


Fille de Théon d'Alexandrie, Hypatie est née aux environs de 360. Elle bénéficie de l’enseignement mathématique de son père, poursuit sa formation à Athènes où elle approfondit sans doute la philosophie. Autour de l'an 400, elle revient s’installer à Alexandrie où elle prend la direction de l'école néoplatonicienne d'Alexandrie. Son enseignement mêlant sciences naturelles, mathématique et philosophie, d’obédience néo-platonicienne, s'adresse à des étudiants des couches aisées, dont des païens, des chrétiens et des étrangers. Elle conçoit notamment des sortes de manuels à but pédagogique.
Les chercheurs modernes s’accordent à attribuer à Hypatie la rédaction de commentaires sur des œuvres de grands mathématiciens, notamment un commentaire sur les Arithmétiques de Diophante et sur les Sections coniques d’Apollonios de Perga. Elle aurait également participé à l’édition des Canons astronomiques de Ptolémée. Cependant aucun de ses travaux ne nous est parvenu, à cause en particulier de l'incendie final de la Bibliothèque d'Alexandrie.
Synésios de Cyrène, un de ses élèves (avant 395), qui était aussi son ami et qui devint évêque de Ptolémaïs, la loue dans ses lettres (en 404-407) pour sa grâce (très belle, elle reste vierge d'après la légende) et lui demande des conseils pour construire un hydromètre, un astrolabe ou pour tracer des cartes géographiques. Il lui a écrit : « C'est pour vous seule que je négligerais ma patrie ; et si jamais je puis la quitter, ce ne sera que pour aller auprès de vous » ; et ailleurs : « Quand bien même nul souvenir ne resterait aux morts dans les enfers, moi je m'y souviendrais de ma chère Hypatie » (Lettre 24). Dans une lettre à son père, il dit d'elle : « La philosophe si chère à Dieu et que nous ne saurions trop vénérer » (Lettre 17)
On peut lire dans l'Encyclopédie grecque la Souda : "Un des auditeurs de ses lectures l'informa de ce qu'il la désirait. Elle le guérit de cet état en jetant devant lui un linge taché de son sang menstruel, lui montrant ainsi son origine supposément impure, et en lui disant « Vous aimez ceci, jeune homme ». L'historien chrétien Socrate le Scolastique rapporte dans son Histoire ecclésiastique (vers 440) : « Il y avait dans Alexandrie une femme nommée Hypatie, fille du Philosophe Théon, qui avait fait un si grand progrès dans les sciences qu'elle surpassait tous les Philosophes de son temps, et enseignait dans l'école de Platon et de Plotin, un nombre presque infini de personnes, qui accouraient en foule pour l'écouter. La réputation que sa capacité lui avait acquise lui donnait la liberté de paraître souvent devant les Juges, ce qu'elle faisait toujours, sans perdre la pudeur, ni la modestie, qui lui attiraient le respect de tout le monde. Sa vertu, tout élevée qu'elle était, ne se trouva pas au-dessus de l'envie. Mais parce qu'elle avait amitié particulière avec Oreste, elle fut accusée d'empêcher qu'il ne se réconciliât avec Cyrille. Quelques personnes transportées d'un zèle trop ardent, qui avaient pour chef un Lecteur nommé Pierre, l'attendirent un jour dans les rues, et l'ayant tirée de sa chaise, la menèrent à l’église nommée Césaréon, la dépouillèrent, et la tuèrent à coups de pots cassés. Après cela ils hachèrent son corps en pièces, et les brûlèrent dans un lieu appelé Cinaron. Une exécution aussi inhumaine que celle-là couvrit d'infamie non seulement Cyrille, mais toute l'Église d'Alexandrie, étant certain qu'il n'y a rien si éloigné de l'esprit du Christianisme que le meurtre et les combats. »
Dès la Renaissance, Hypatie devint une figure emblématique, notamment utilisée comme représentante de causes comme l'anticléricalisme ou le féminisme.