Edith Cavell


4 décembre 1865 - 12 octobre 1915

Royaume-Uni

Infirmière, espionne.


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Edith Cavell


Edith Louisa Cavell, née le 4 décembre 1865 à Swardeston en Angleterre et morte le 12 octobre 1915 à Schaerbeek en Belgique, est une infirmière britannique fusillée par les Allemands pour avoir permis l'évasion de centaines de soldats alliés de la Belgique alors sous occupation allemande pendant la Première Guerre mondiale.


Biographie

Biographie


Malgré la pression internationale et la publicité donnée par la presse mondiale à l'époque sur son procès en cour martiale, elle est exécutée pour haute trahison. Sa mémoire est aujourd'hui honorée par l'Église anglicane. Elle naît en 1865 à Swardeston, dans le Norfolk, où son père, le révérend Frederick Cavell, est vicaire pendant 45 ans. En 1884, la jeune Edith rentre à la Laurel Court de Peterborough et obtient son diplôme d'institutrice. En 1890, elle part à Bruxelles où elle œuvre, pendant cinq ans, comme nourrice dans la famille François. En 1895, elle retourne un an à Swardeston pour soigner son père malade et, en avril 1896, elle rentre au Royal London Hospital comme aide infirmière. Entre 1903 et 1907, elle travaille comme infirmière libre.
En 1907, elle revient à Bruxelles et est nommée, par Antoine Depage, infirmière en chef à l'institut Berkendael à Ixelles. Le 10 octobre 1907, Antoine Depage fonde, dans quatre maisons contiguës - no 143 à 149 - de la rue Franz Merjay à Ixelles, une école d'infirmières. Il en confie la direction générale à Edith Cavell et l'administration des finances à son épouse Marie. L'école déménage, en 1914, à l'endroit de l'actuelle clinique. L'école comprend cinquante chambres d'internat pour les élèves et est annexée à un institut médicochirurgical, avec deux salles d'opération, capable d’hospitaliser une vingtaine de malades.
Quand la Première Guerre mondiale éclate, l'école et l'institut sont pris en main par la Croix-Rouge de Belgique (dont Antoine Depage était le président). Edith Cavell, qui était partie rendre visite à sa mère à Norwich, entendant la nouvelle de l'invasion de la Belgique par l'Empire allemand, revient à Bruxelles le 3 août 1914. Avec ses élèves et Miss Wilkins (une autre infirmière anglaise), elle soigne les blessés des armées alliées et allemandes.


Résistance, arrestation et exécution

Résistance, arrestation et exécution


Cavell est agent du Secret Intelligence Service britannique (également connu sous la dénomination de MI6). Cependant, elle abandonne ses devoirs d'espionne afin d'aider des centaines de soldats alliés à passer de la Belgique occupée vers les Pays-Bas neutres grâce à un réseau d’évasion organisé par des Belges de la région de Mons et des Français de la région de Lille et de Valenciennes, en violation de la loi militaire imposée par les occupants politiques.
En juin 1915, deux hommes se présentent à l'institut comme soldats français en fuite. L'un deux est Georges Gaston Quiennote, l'autre est un agent allemand infiltré se prétendant aviateur. Les arrestations des membres du réseau débutent le 31 juillet 1915 par celles de Philippe Baucq et Louise Thuliez puis le 5 août par celles d'Edith Cavell, de la comtesse Jeanne de Belleville et de la princesse Marie de Croÿ. Louise de Bettignies sera, elle, arrêtée le 20 octobre 1915.
Remarque importante pour comprendre la suite : dans la mesure où les agents des services britanniques veillaient à bien cloisonner leur entourage, il est surprenant de constater que les services allemands de contre-espionnage, inefficaces de décembre 1914 à juin 1915, d'un seul coup parviennent à arrêter une partie importante du réseau britannique en 3 mois. L'hypothèse la plus plausible étant que ceux-ci aient pu disposer d'informations au plus haut niveau, en effet, il faut relier notamment l'arrestation d'Edith Cavell avec celle de Louise de Bettignies, toutes deux dépendantes des services de Sir Reginald Hall, le personnage le plus secret de la première guerre mondiale.
Parmi les co-inculpés figurent également de nombreux autres patriotes comme le pharmacien Louis Severin, l'avocat Albert Libiez, les cafetiers Pansaers et Rasquin, ou l'aubergiste, cabaretier et maçon François Vandievoet, tout comme le jeune Edmond-Charles Lefebvre qui sera condamné à huit ans de travaux forcés. Tous sont incarcérés à la prison de Saint-Gilles et jugés les 7 et 8 octobre 1915. Edith Cavell ne se défend pas, admettant les actes qui lui sont reprochés. Six des accusés sont condamnés à mort le 11 octobre 1915 à 17 h.
Pour faire cesser les protestations internationales conduites par Brand Whitlock et le marquis de Villalobar, les juges : Werthmann, lieutenant-colonel, Stoeber, conseiller du conseil de guerre, et Duwe, assesseur du conseil de guerre, font exécuter Philippe Baucq et Edith Cavell le lendemain à 2 heures au Tir national, un site militaire (aujourd'hui un mémorial), où elle était enterrée jusqu'à la fin de la guerre avant le rapatriement de sa dépouille à Londres. La nuit précédant son exécution, par l'entremise du nommé Le Seur, le pasteur luthérien de la prison, elle parle au révérend anglican Stirling Gahan qui lui donne la communion et recueille les mots « Le patriotisme n'est pas assez, je ne dois avoir ni haine ni amertume envers quiconque », qui sont gravés sur le Mémorial à Edith Cavell (en) St. Martin's Place, près de Trafalgar Square, à Londres.
Après la guerre, son corps est exhumé et ramené au Royaume-Uni. Après un service mémorial à l'abbaye de Westminster conduit par le roi George V, elle est conduite par train spécial à Thorpe Station, à Norwich. Elle est ré-inhumée à Life's Green, à l'extrémité est de la cathédrale de Norwich. Chaque année, un service est rendu devant sa tombe.


Propagande et conséquences

Propagande et conséquences


Elle devient une martyre populaire et entre dans l'histoire britannique comme une héroïne. L'affaire Edith Cavell et le torpillage du RMS Lusitania où, parmi des centaines de passagers meurt Marie Depage, sont devenus des éléments importants de la propagande britannique anti-allemande et de l'hostilité internationale grandissante à l'égard de l'empire allemand qui contribueront à la décision des États-Unis d'entrer en guerre.