Anna Maria Sybilla Merian

Anna Maria Sybilla Merian était une naturaliste et une artiste peintre. Elle mit son talent de dessinatrice, acquis au sein d'une famille d'éditeurs et d'illustrateurs célèbres, au service des observations naturalistes très détaillées qu'elle conduisit notamment sur la métamorphose des papillons.

Biographie

Biographie

Fille d’un graveur en taille douce et éditeur, son beau-père, également graveur, la prend en apprentissage et l’initie à la gravure et à la peinture. Très vite elle commence à s’exercer en peignant les insectes et les plantes à sa disposition dans son voisinage. A 18 ans, elle épouse un peintre spécialiste en architecture et la famille déménage très vite à Nuremberg. C’est là qu’elle développe un intérêt pour l’observtion et l’étude systématique des papillons. Contrairement à la croyance populaire d’alors qui attribue leur origine à une génération spontanée, elle documente leur métamorphose et les représentent à toutes les étapes de leur vie (chenille, chrysalide, papillon). Elle publie un premier livre à 28 ans Nouveau Livre de Fleur qu’elle commercialise pour son propre compte et non celui de son mari. Elle publie ensuite La chenille, merveilleuse transformation et étrange nourriture florale, alors que de plus en plus de scientifiques s’intéressent aux papillons dans l’espoir de trouver une espèce pouvant remplacer les vers à soie.
En 1685 elle se sépare de son mari, et part s’installer aux Pays-Bas avec ses deux filles. Elles y continuent ses activités, illustrant des ouvrages et s’inspirant des nombreuses collections d’histoire naturelle disponibles dans le pays. Elle demande plus tard le divorce et l’obtient. Elle découvre de nouvelles espèces en provenance du Suriname et petit à petit frustrée par la peinture de sujets morts et naturalisés, elle envisage un voyage sur place. Elle reçoit à cet effet une bourse de la ville d’Amsterdam et lève des fonds notamment en vendant sa collection de peintures. Elle persiste dans son projet malgré la désapprobation de ses amis et lance une souscription pour financer l’ouvrage qu’elle compte publier à partir de ses observations.
Arrivée au Suriname elle voyage beaucoup et est aidée dans ses explorations par des amérindiens en esclavages dont elle ne mentionnera pas le nom dans ses ouvrages, ceux-ci ayant pourtant largement facilité ses déplacements. Sur place elle se heurte aux planteurs en raison de son désintérêt pour la canne à sucre et son enthousiasme pour la faune et la flore locale. De retour à Amsterdam, elle publie Metamorphosis insectorum Surinamensium, si son ouvrage ne lui rapporte pas d’argent, elle acquiert une réputation de naturaliste et d’artiste sérieuse. Elle décède à 70 ans à Amsterdam.
Après sa mort son œuvre tombe peu à peu dans l’oubli (malgré une notoriété persistante en Russie), et elle n’est redécouverte à la fin du Xxème. L’Allemagne l’honore en la faisant figurer sur le billet de 500 Deutsche Mark et sur un timbre, les Etats-Unis la feront également figurer sur un timbre en 1997.Son nom a aussi été donné à plusieurs espèces de papillons.